Fragment 26 : Témoignage de Marie

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Marie ferma les yeux… puis les rouvrit et dit

« Au cœur de la vie, il y a la recherche d’harmonie. Tout ce qui vit est animé au plus profond par l’homéostasie, la recherche de l’équilibre. Tous les êtres vivants tendent à retrouver l’équilibre intérieur lorsque l’environnement extérieur l’a perturbé.

Nous, les êtres humains, nous pouvons rompre ce principe, nous pouvons déséquilibrer nos vies, la vie des autres autant que notre environnement. Parce que l’être humain n’est pas tout à fait conditionné comme le reste des autres êtres vivants, nous avons la liberté de nous réaliser ou de nous détruire. Nous avons le choix et c’est ce qui est au cœur de l’expérience humaine.
L’être humain est aussi le seul à pouvoir prendre conscience de lui-même, à pouvoir prendre conscience de la conscience.
Tous les êtres vivants vivent en harmonie avec ce qui est et sont connectés avec tout ce qui est.
Il n’y a que l’être humain qui crée la distinction entre le matériel et le spirituel. L’être humain est une expérience singulière du phénomène vivant, il est l’occasion du choix du retour à l’équilibre ou non, l’occasion de la prise de conscience de ce choix et de sa responsabilité.
Il est l’expérience de la transcendance de l’animalité vers l’humanité.

L’être humain est l’occasion d’une expérience personnelle et collective. Il n’existe pas seul, il a besoin d’une tribu, d’une culture, d’un langage, pour devenir qui il a à être. Mais en même temps, l’être humain est une personne irréductible à quoi que ce soit, chaque être humain est une personne singulière qui a un chemin particulier à vivre, quel qu’il soit.

L’être humain est l’occasion de la connexion à la conscience, l’occasion d’une expérience vivante spirituelle consciente.
Teilhard de Chardin a dit « nous ne sommes pas des êtres humains vivant une expérience spirituelle mais des êtres spirituels vivant une expérience humaine ».

Depuis qu’il existe, l’être humain sait au plus profond de lui qu’il est connecté à l’univers, à la vie, à la conscience, au divin ou aux dieux ou à Dieu selon la forme de sa foi. Il y a au plus profond de chacun de nous cette petite voix ou cette âme ou cette lumière qui essaye de nous guider vers la conscience et de nous aider à transcender notre animalité.

L’être humain a montré au cours du XXe siècle à quel point il pouvait être emporté par son animalité, sa bestialité, à quel point il peut se détruire, détruire l’humanité, détruire l’environnement, la planète.

Nous sommes aujourd’hui devant notre responsabilité vis-à-vis de chacun de nous, vis-à-vis des autres êtres humains, vis-à-vis de la planète. Le XXIe siècle voit poindre une prise de conscience de ces enjeux essentiels. Nous partageons ce soir cette conscience de notre responsabilité vis-à-vis de nous-mêmes, des autres, de la vie sur cette planète.
 
Cette convergence des consciences vers notre responsabilité est le moteur puissant de notre transformation. Il ne s’agit pas de juger nos errements, de les condamner mais de nous tourner vers le ciel, la conscience, la lumière et simplement de nous détourner de l’ombre, de nos ombres.
Les ombres sont habitées par la loi du plus fort qui règne aussi dans la nature. L’être humain, la femme d’abord, a inventé le levier qui permet de transcender, d’aller vers la lumière, de quitter l’ombre : l’amour.
L’amour, c’est regarder le merveilleux de l’autre, c’est l’émerveillement de l’autre, c’est donner à l’autre qu’il est merveilleux comme la mère donne à son enfant son émerveillement qui permet à l’enfant de se sentir merveilleux dans le regard de sa mère.
L’amour est certainement une manifestation du divin dans l’homme qui lui permet de transcender son animalité. Nous avons à choisir entre la loi de l’amour ou la loi du plus fort. C’est simple. Nous tourner vers la lumière et l’amour ou vers l’ombre et le côté sombre de la force !

Le chemin est celui de chacun de nous avec tous les autres autour de nous, le chemin de chacun de nous ensemble.

Il n’y a pas de Nous s’il n’y a pas de Je, il n’y a pas de pluriel s’il n’y a pas de singulier. S’il n’y a pas de singulier, il n’y a que les pluriels collectifs despotiques comme l’humanité en a tant connu.

Il n’y a pas d’amour s’il n’y a pas de personnes.
Notre chemin est donc de nous éclairer par l’amour pour transcender l’animalité sans pour autant la condamner mais en l’humanisant et en la tournant vers la lumière.

Ce moment ensemble ce soir permet de penser que le XXIe siècle sera différent du précédent, qu’il sera spirituel.

Gardons en tête « nous ne sommes pas des êtres humains vivants une expérience spirituelle mais des êtres spirituels vivants une expérience humaine ».

Je vous remercie »