« Aujourd’hui nous entendons beaucoup parler de « raison d’être » et de « talents », comme si chacun de nous devrait être animé par une raison d’être et exprimer ses talents mais nous ne les connaissons pas, cela n’a pas fait partie de nos éducations !
En fait c’est un sujet récent, on ne parlait pas beaucoup de raison d’être et de talents il y a 20 ans, on parlait de vocation mais ce n’était pas pour tout le monde et on parlait de talents mais ça n’était pas clair, en tout cas c’était spectaculaire, exceptionnel.
Aujourd’hui, le besoin de sens, la fragmentation de nos modèles, l’urgence des transformations ont provoqué des bascules importantes qui nous ont renvoyé à nous-mêmes et « raison d’être » et talents sont devenus des sujets d’actualité.
Mais c’est une matière complexe parce que ces 2 dimensions de nous-mêmes sont différentes et interfèrent en influençant nos vies souvent sans que nous le sachions.
J’ai compris depuis que j’étudie ces sujets et que j’accompagne des personnes que nos raisons d’être et nos talents ne se traduisent pas forcément par des choses spectaculaires.
De très nombreuses personnes sont animées par des vocations magnifiques comme celles qui travaillent dans les soins palliatifs ou dans les hôpitaux et aussi dans les arts sans que cela soit en première page des magazines.
J’ai accompagné un homme dont la raison d’être est d’« anoblir la restauration collective » c’est magnifique et il a créé son magazine !
C’est comme pour les arbres, Il n’y a pas de petits ou grands arbres mais des arbres !
La raison d’être, cela peut être comme je l’ai dit une vocation, une mission de vie, c’est ce qui donne du sens à notre existence, ce qui crée une motivation profonde, au cœur de l’être, qui parfois nous dépasse mais lorsque nous sommes alignés avec notre raison d’être, nous éprouvons une très profonde satisfaction, une joie, un sentiment d’accomplissement.
C’est une dimension plutôt verticale alors que le talent est une dimension plutôt horizontale.
Le talent est une faculté ou capacité qui permet à la personne d’accomplir avec aisance une très grande variété d’activités ou d’expressions humaines. Souvent les personnes n’ont pas conscience de leur talent et sont étonnés lorsque leur public les applaudis parce qu’elles ont l’impression de n’avoir rien fait de spécial.
Comment identifier et distinguer notre raison d’être et nos talents ?
Il faut regarder avec 2 angles différents
Pour la raison d’être, il faut regarder ce qui nous inspire, ce qui nous a donné envie de nous mettre au service de, regarder les personnes qui sont inspirantes pour nous, dont le chemin nous paraît comme une évidence.
Il y a une dimension de nécessité dans la raison d’être, elle transcende, dépasse, c’est plus fort que nous.
Pour le talent, il faut regarder ce que nous avons fait que les autres ont apprécié, félicité, applaudis. Ce que nous faisons spontanément, facilement, avec évidence, que nous ne valorisons pas parce que c’est facile alors que les autres sont étonnés de notre excellence.
Et souvent le talent nous embarque comme « à l’insu de notre plein gré » pour faire sa musique, quelle qu’elle soit !
C’est parfois délicat de distinguer ce qui relève de la raison d’être, de la vocation et du talent.
Une clé : lorsque nous sommes dans nos talents, nous pouvons dire « je suis doué pour » alors que pour notre raison d’être, nous dirons « je suis inspiré par ».
Évidemment la raison d’être comme le talent sont souvent enfouis sous nos conditionnements, les injonctions ou non autorisation, peur du regard des autres etc. qui nous conduisent à ne pas sortir des rails, à faire ce qui est attendu de nous, quoi que ce soit dans notre milieu quelque il soit.
Il faut donc changer de regard et aller chercher derrière les masques de nos conditionnements, ce qui nous est propre, d’une part ce qui nous fait vibrer, donne du sens d’autre part ce que nous faisons facilement, spontanément.
Dans mon livre « Deviens… », je raconte, à travers Paul le personnage principal, que j’ai un bon talent de mécanicien qui m’a embarqué lorsque j’étais plus jeune à régler les moteurs de mes voitures et motos, au détriment de ma vie familiale.
J’ai compris plus tard que je devais mettre ce talent au service de ma raison d’être qui est l’incarnation consciente de la personne et je me suis intéressé à la mécanique humaine depuis les origines, le développement des cultures, le fonctionnement du cerveau, le jeu des émotions et le développement de la conscience.
Le chemin pour devenir qui nous avons à être consiste bien à identifier notre raison d’être et nos talents, à comprendre que nos talents ne doivent pas nous embarquer mais être mis au service de notre raison d’être.
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